L’histoire de la photographie

Héliographie ou la première photographie

C’est un Français, Nicéphore Niépce, qui fut le premier à découvrir le procédé de ce qui ne s’appelait pas encore la photographie mais bien l’héliographie !

Héliographie vient du grec helios, soleil et graphein, écrire.  Il avait choisi ce nom car il avait obtenu une image grâce à l’action de la lumière en l’an 1824.  Son procédé consistait à utiliser une plaque d’argent recouverte d’asphalte (bitume de Judée), qui durcit lorsqu’il est exposé à la lumière. La plaque était ensuite rincée à l’aide d’huile de lavande pour dissoudre les plages non impressionnées. Il fallait alors laisser exposer plusieurs jours ! C’est n’est qu’en 1839 que le terme « photographie » deviendra le nom officiel que nous employons toujours actuellement. L’opacité et l’irrégularité de la texture donnait des images qui n’étaient pas d’une grande netteté comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous.

La première photographie prise par Nicéphore Niépce en 1827 :

histoire photo

 

Il associera ses recherches à partir de 1829 avec Louis Jacques Mandé Daguerre avec qui il mettra au point 3 ans plus tard un procédé, à base du résidu de la distillation de l’essence de lavande, qui réduira le temps de pose à une journée seulement.

Niépce meurt en 1833, Daguerre poursuivra seul leurs travaux et inventera en 1838 le daguerréotype, premier procédé incluant une étape de développement. Le procédé de fixation s’obtenait grâce à une immersion dans de l’eau saturée de sel marin.

Les premières images papier :

Nous devons la découverte des images directement positives sur papier à un autre français du nom d’Hippolyte Bayard, cela se passait en 1839. Le papier couvert de chlorure d’argent était noirci à la lumière avant d’être exposé dans une chambre noire suite à une imprégnation dans de l’iodure d’argent. Le temps de pose oscillait entre 30 minutes et 2 heures.

Bayard

L’invention du négatif :

C’est de l’autre côté de la manche, en Angleterre plus précisément, que William Henry Fox Talbot va découvrir en 1841, après plusieurs années de recherches, le procédé négatif/positif. Celui-ci permettait de multiplier la même image en obtenant un négatif intermédiaire sur un papier au chlorure d’argent que la cire rendait translucide. Il breveta cette invention sous le nom de calotype.

Evolution du fixateur d’image :

Sir John Frederick William Herschel, Baron Britannique et scientifique passionné d’astronomie s’intéressait également à la photographie. C’est d’ailleurs lui qui fera en sorte que le terme photographie soit adopter par l’ensemble de la communauté scientifique. A cela s’ajoute, en 1839, la découverte d’un fixateur d’images améliorant le procédé du cyanotype: il les immergeait dans un bain d’hyposulfite de soude (solution qui est encore utilisée de nos jours).

*procédé photographique monochrome négatif ancien, on obtenait avec ce procédé un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan. Il ne fallait pas le laisser trop longtemps exposé à la lumière car l’image palissait. L’obscurité pouvait cependant permettre à l’image de se régénérer.

cyanotype

Les premiers portraits :

Le physicien Hippolyte Fizeau fut le premier à avoir mesuré la vitesse de la lumière. Parmi ses recherches scientifiques, il eut l’idée en 1841 de remplacer l’iodure d’argent par le bromure d’argent. La sensibilité de ce produit à la lumière était bien supérieure à celui utilisé jusque lors. Seulement quelques secondes de pose suffisaient pour obtenir un daguerréotype, il devenait alors possible de faire des portraits. Ce pionnier de la photographie mena avec Foucault, de nombreuses expériences sur les interférences en lumière visible et en infrarouge.

Foucault

Foucault par Fizeau.

L’image devient plus précise…

Une histoire de famille… en 1847, Abel Niépce de Saint-Victor, cousin germain de Joseph Nicéphore Niépce, eut l’idée d’utiliser une plaque de verre sur laquelle il parvient à fixer les sels sensibles avec de l’albumine. Il pouvait ainsi produire des clichés d’une grande finesse, une image brillante qui a influencé le papier photographique moderne. Ce procédé offrait des détails plus précis. Peu sensible, il était surtout utilisé pour la prise de vue de paysages et de monuments. Malgré son succès commercial, l’albumine serait remplacée par le collodion (coton poudre) élaboré par Frédérick Scott Archer. Son avantage résidait dans le fait qu’il permettait de tirer beaucoup plus d’exemplaires avec des images d’une qualité alors inégalée à cette époque et ce, en un temps d’exposition relativement court. L’origine de cette découverte avait cependant déjà été exposée dans la première publication du « Traité pratique de photographie sur papier et sur verre » par le Français Gustave Le Gray en 1850 soit 1 an avant Scott Archer. Mais elle était restée au stade d’inachevée…

albumine

L’arrivée de la gélatine

Richard Leach MADDOX remplace en 1871 le collodion par de la gélatine comme substrat aux sels d’argent, mais le procédé reste imparfait. Charles Harper BENNET reprend ses recherches et démontre en 1878 que la sensibilité de la plaque augmente considérablement si l’on réchauffe l’émulsion pendant huit à dix jours à 32 °C.

George EASTMAN fondateur de la société Kodak, construit la première machine à étendre la gélatine sur verre.   L’instantané au 1/25e de seconde est dorénavant accessible. La fabrication industrielle des plaques photographiques, leur stockage et leur diffusion mondiale sont dorénavant une réalité. La photographie s’ouvre alors au grand public. Les photographes quant à eux, n’avaient plus besoin de prendre dans leurs bagages des kilos de produits chimiques, de la verrerie de laboratoire, des chambres noires démontables et autres caisses.

Gélatine

L’apparition de la couleur

C’est le Français Louis Ducos du Hauron qui réussit en 1869 la première photographie en couleurs par l’application du principe démontré par Maxwell à savoir : la décomposition de la lumière en rouge, jaune et bleu. Il réalisera trois photos sur un sujet identique, au travers de filtres tour à tour rouge, bleu et jaune. Il réussit à obtenir 3 positifs qu’il colore dans la couleur qui les avait produits. Avec l’aide de la superposition exacte des trois images, il obtient la restitution des couleurs.

Mais ce sont les frères Lumière qui, les premiers, inventèrent en 1906 l’autochrome ou le procédé couleur monoplaque. En reprenant le principe de la synthèse trichrome mais, cette fois, réalisée sur une seule plaque par adjonction d’une mosaïque de microfiltres des trois couleurs réalisées au moyen de grains de fécules de pomme de terre.

Photo des frères Lumières.

Lumière

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La société Agfa améliora le principe du trichrome en 1936 lors de la mise au point des pellicules Agfacolor. Celles-ci étaient constituées de trois couches superposées sensibles au bleu, vert et rouge. Un révélateur fut élaboré, il colorait chacune des couches dans la couleur de sa sensibilité.

Les pellicules que nous connaissons aujourd’hui ont bien sûr encore évolué depuis, mais le bromure d’argent, et la gélatine sont toujours utilisés. La photographie n’a cessé d’évoluer depuis la découverte de Nicéphore Niépce en qualité et commodité et l’engouement pour cet art ne s’est jamais essoufflé depuis sa toute première découverte en 1824.

 

 

 

3 août 2016
Valérie

Je suis Valérie Devaux, passionnée par tout ce qui touche à internet, le rédactionnel, les réseaux sociaux et la photographie.

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